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Insights Rencontrez David Cole

Notre campagne #GensDéterminésRésultatsDéterminants met en vedette David Cole, directeur de marché de la division Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMOA)  des secteurs Énergie nucléaire et Énergie.

image de David souriant

Parlez-nous un peu de vous et de ce que vous faites.

Je m’appelle Dave Cole et je suis directeur de marché de la division Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMOA)  des secteurs Énergie nucléaire et Énergie. Notre travail porte sur les centrales nucléaires opérationnelles, les centrales traditionnelles, les réseaux électriques et le stockage d’énergie – les marchés en pleine croissance du captage et du stockage du carbone et de l’hydrogène. Notre portefeuille comprend aussi des activités dans le secteur de la défense nucléaire dans les centrales à vapeur et les sous-marins.

Au cours des cinq dernières années, ’ai également travaillé à l’élaboration de notre initiative « Ingénierie Net Zéro » et je parraine notre stratégie numérique des secteurs Énergie nucléaire et Énergie. J’ai été nommé confrère-expert de la division Atkins de AtkinsRéalis , pour le Net Zéro et l’Énergie, ce qui me donne l’occasion d’informer mes collègues au moyen de webinaires et d’autres activités. 

Qu’est-ce qui vous a incité à vous intéresser activement à l’énergie?

Cela a probablement commencé lors de mon doctorat, alors que j’utilisais des réseaux neuronaux et d’autres techniques de modélisation pour concevoir de nouveaux alliages devant fonctionner à long terme et à température très élevée dans des turbines de puissance afin d’en améliorer l’efficacité. Par la suite, j’ai eu la chance de travailler dans diverses industries dans le monde entier, y compris la défense et l’aérospatiale, le pétrole et gaz, les raffineries de produits chimiques, la production traditionnelle, la production nucléaire et la mise hors service qui m’ont permis d’acquérir une connaissance des divers systèmes d’énergie et de leur fonctionnement.

L’énergie est un sujet incroyablement intéressant. Elle est le fondement de presque toute la société et de nos activités, mais on la tient entièrement pour acquise, en particulier l’électricité et le carburant pour le transport et le chauffage. L’énergie fait partie d’un système incroyablement complexe qui relie nos maisons, nos industries, nos transports et nos infrastructures (comme les hôpitaux, les écoles, etc.) dans leur ensemble et permet à tout cela de fonctionner. Je crois qu’il est de notre devoir, en tant qu’ingénieurs, de communiquer des faits, et non de la fiction, à propos du système d’énergie dont nous dépendons tellement. Il faut insister sur le fait que la transition que nous devons opérer est complète, très vaste et qu’elle touchera tout le monde. Les concours que nous organisons dans les écoles actuellement (sous la direction de Sarah Long Il est temps de passer à l’action!Ingénierie Net Zéro, en anglais) en est un superbe exemple.

J’ajoute un mot sur l’énergie : cela vaut le coup de réfléchir à ce que nous entendons par ce mot. Dans sa conférence de 1963 sur la physique, Richard Feynman avait déclaré : « Il est important de comprendre que dans la physique d’aujourd’hui, nous ne savons pas ce qu’est l’énergie. » Bien que nous disposions de formules pour calculer les valeurs numériques de l’énergie, nous ne parvenons pas à nous la représenter comme une chose existant en des quantités précises. Ce que j’en retiens, c’est que l’énergie n’est pas simple et facile à définir, car elle est un ensemble d’éléments : électriques, électromagnétiques, chimiques, thermiques cinétiques, nucléaires et gravitationnels.

À quel type de projets énergétiques avez-vous participé sur le plan professionnel?

J’ai travaillé sur nombreux projets variés, notamment la conception de moteurs d’avion, la prolongation de la durée de vie des turbines à vapeur et à gaz, des enquêtes sur les défaillances (pour les turbines, imaginez une scie sauteuse avec tout plein de morceaux de métal), les interruptions de productions d’ammoniac et de nickel (qui consomment d’énormes quantités d’énergie), l’intégrité structurelle des chaudières de réacteurs nucléaires, et le travail général sur des réacteurs à gaz évolués, le contrôle préalable technique des flottes de centrales, etc.

J’ai eu beaucoup de chance, au cours de ma carrière, d’avoir ces occasions et, plus important encore, de travailler au sein d’une entreprise qui soutient tous les aspects du système d’énergie actuel et futur. J’ai aussi eu l’occasion de collaborer avec de nombreux clients différents dans l’industrie de l’énergie.

De notre vivant, quel sera le plus grand changement dans le secteur de l’énergie selon vous?

Par où commencer? Si nous souhaitons que notre société devienne carboneutre ou produise de très faibles émissions de carbone, notre premier objectif devrait être d’électrifier absolument tout ce que nous pouvons à l’aide de sources d’énergie à émissions nulles comme l’énergie nucléaire et les énergies renouvelables. Cela signifie qu’avec l’accroissement des ressources intermittentes, nous devons construire un système beaucoup plus grand que celui dont nous disposons aujourd’hui, et avec beaucoup plus de fils. Nous devons envisager le stockage d’énergie à une échelle inimaginable pour laquelle la technologie n’existe pas encore. Nous devons développer l’énergie nucléaire à un rythme plus rapide et l selon une approche de flotte. Nous devons mettre au point un captage et un stockage du carbone à grande échelle et le rendre commercialement viable. Nous devons nous efforcer de mieux comprendre l’hydrogène, le rôle qu’il jouera dans nos vies et déterminer le degré d’efficacité souhaité. Nous devons déterminer comment la demande évoluera au fil du temps, pour chauffer et refroidir nos maisons, pour nos modes de déplacement et nos méthodes de fabrication, par exemple pour la nourriture et l’acier, etc.

Je pourrais continuer — et je le fais souvent —, mais le plus grand changement que je souhaiterais voir se produire est la façon dont nous menons ce débat et décidons du système d’énergie à adopter. En matière de technologies, trop de décisions sont prises de manière isolée, sur la base de lobbyismes à enjeu unique et en privilégiant l’émotion sur les faits. Nous devons nous concentrer entièrement sur les aspects suivants :

  • Envergure et rythme requis pour la construction
  • Coût total du système (construction et exploitation)
  • Cycle de vie complet — énergie intégrée, matières premières, recyclage, déchets et mise hors service
  • Construction au moyen de technologies existantes, en cessant de fonder les actions d’aujourd’hui sur ce qui n’existe pas encore et dont on ne dispose que de coûts hypothétiques
  • Prise de conscience des variations saisonnières de certains pays
  • Trilemme énergétique — durabilité, coût et sécurité

C’est pourquoi nous préconisons un plan qui vise zéro émission nette et fondé sur des connaissances pratiques, en sciences et en ingénierie, à l’aide d’un organisme de réalisation comme un architecte du système énergétique pour y parvenir. Notre site Web Ingénierie Net Zéro et notre compte LinkedIn contiennent beaucoup d’information supplémentaire à ce sujet.

Tout le monde a sa forme préférée de production d’énergie, quelle est la vôtre?

Non, je n’en ai pas. Revoyez ce que j’ai dit plus haut. Ma forme préférée de production d’électricité est celle d’un système fiable, adapté à la région desservie, qui utilise efficacement les ressources naturelles mondiales et locales, tient compte du cycle de vie complet du carbone (ou son équivalent) et intègre une gestion des déchets.

J’utiliserais un énorme ruban élastique attaché à un trébuchet géant. Ce serait génial.

Je ne suis pas un expert, de toute évidence, mais il serait sans doute difficile de décarboner le vaisseau en raison du champ gravitationnel d’une planète. Il existe actuellement plusieurs options de propergols : solides, liquides, etc.

À titre d’exemple, le Falcon Heavy SpaceX d’Elon Musk brûlera 400 tonnes de kérosène pour se mettre en orbite, émettant la même quantité de CO2 qu’une voiture pendant deux siècles en plus d’autres matières nocives comme le carbone noir. Le kérosène est un combustible extrêmement difficile à remplacer. Il a une densité énergétique très élevée et ne coûte pas cher. Une fois dans l’espace, je dirais que plusieurs options sont possibles, comme la propulsion nucléaire, par exemple. En attendant, je vais réfléchir à la taille que mon ruban élastique et mon trébuchet devraient avoir. Je suppose que cela s’écraserait sous son propre poids.