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Insights Mois de l’histoire des Noirs : l’histoire de Jacqueline Darwood

Certains de nos collègues ont gentiment accepté notre invitation à raconter leur histoire pendant le Mois de l’histoire des Noirs. Voici ce qu’ils avaient à dire.

image de Jacqueline souriant

Jacqueline Darwood, gestionnaire, Services-conseils stratégiques en transport

1.      Merci d’avoir accepté notre invitation, Jacqueline. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous et votre parcours professionnel?

Bien sûr. Je viens d’une lignée de femmes fortes. Ma grand-mère a lancé sa petite entreprise en vendant des dîners à des travailleurs dans une plantation de canne à sucre et a par la suite possédé et géré une épicerie. Ma mère a travaillé pendant de nombreuses années comme opératrice de machine à coudre pour subvenir aux besoins de sa famille, après le décès de mon père lorsque j’avais trois ans. Je suis née en Jamaïque et j’ai immigré au Canada en 2009 pour tenter d’échapper au taux élevé de criminalité sur l’île. Je travaille dans l’industrie des transports depuis plus de 20 ans, dans le domaine de la planification et de l’exploitation du transport en commun. En 1998, j’ai obtenu une maîtrise en systèmes d’information géographique grâce à une bourse du gouvernement néerlandais. Par la suite, je suis retournée en Jamaïque et j’ai travaillé dans le secteur du transport par autobus pendant huit ans, où j’ai atteint le niveau de directrice.

Puis, je suis venue au Canada et j’ai recommencé. J’ai participé à un programme COOP pour les professionnels qualifiés à l’étranger à la Commission scolaire catholique de la région de Peel. Le programme aide les nouveaux immigrants à rédiger un curriculum vitæ et à attirer l’attention des employeurs, et il offre aussi des occasions de placement. Ainsi, j’ai travaillé pendant deux mois à la Ville de Mississauga, ce qui m’a permis de mettre un pied dans la porte.

J’ai ensuite déménagé à Fort McMurray pour un emploi à la Municipalité régionale de Wood Buffalo en tant qu’horairiste/planificatrice du transport en commun. Après trois mois à Fort McMurray, on m’a offert un contrat de six mois auprès de Mississauga Transit. À la fin du contrat, la Toronto Transit Commission (TTC) m’a offert un emploi, et c’est là que j’ai consolidé ma carrière au Canada : j’ai commencé comme planificatrice du transport en commun et j’ai été promue au fil du temps de superviseure à gestionnaire, jusqu’au poste de chef de service. J’y ai travaillé de 2011 à 2019, après quoi j’ai œuvré en consultation et au sein du gouvernement de l’Ontario, avant de me joindre à AtkinsRéalis .

2.      Que signifie pour vous le Mois de l’histoire des Noirs?

Le fait que nous le célébrons signifie quelque chose. C’est à la fois heureux et triste. Nous soulignons nos réalisations mineures et majeures. Nous sommes des professionnels, des scientifiques, nous avons surmonté l’esclavage. C’est un rappel de nos origines et de ce qu’il reste à faire. Je souhaiterais ne pas me faire juger par la couleur de ma peau, me sentir acceptée et ne pas avoir à me prouver constamment, que mon fils se sente en sécurité et ne voie pas des femmes assises à côté de lui dans l’autobus serrer leur sac à main quand il s’assoit . Nos préjugés sont là, et ils ont un impact. J’espère que plus de gens qui me ressemblent auront une place à la table. Tout le monde a été stupéfait quand Amanda Gorman a récité son poème à l’investiture présidentielle, mais il y en a beaucoup d’autres comme elle qui n’ont pas l’occasion de briller. Donnons-leur cette occasion.

3.      Quelle est votre plus grande source d’inspiration?

J’ai eu une enseignante à l’école primaire qui a travaillé sans relâche pour que ses élèves réalisent leur plein potentiel. Elle nous encouragerait à prendre la parole, à nous tenir debout. Je n’aurais pas obtenu autant de succès sans sa persévérance. Même si j’étais l’une des meilleures élèves de ma classe tout au long de l’école primaire, pour une raison ou une autre, je n’ai pas bien réussi mon examen d’admission , qui est nécessaire pour entrer à l’école secondaire en Jamaïque. Comme elle savait que le résultat ne reflétait pas mes capacités, elle s’est adressée au ministère de l’Éducation et a exigé une révision. C’est comme ça que j’ai pu aller à l’école secondaire. Elle nous exposait à différentes activités éducatives et culturelles que nos parents ne pouvaient se permettre, comme le théâtre. Je suis restée en contact avec elle et j’essaie maintenant d’aider les autres, comme elle l’a fait pour moi.

4.      Avez-vous une citation préférée?

Oui : « Je peux tout faire à travers Jésus Christ qui me fortifie. » Je ne cesse de le répéter à mes enfants.

5.      Quel est le meilleur conseil que vous donneriez aux autres?

J’encourage les nouveaux immigrants à acheter des biens immobiliers, à investir dans une propriété plutôt que de payer l’hypothèque de quelqu’un d’autre. Autrement, les économies avec lesquelles ils sont arrivés peuvent disparaître.

Je pense aussi qu’il est rafraîchissant et nécessaire de parler de diversité, qu’il s’agisse de race, de sexe, d’orientation sexuelle ou de religion. Nous apprenons à écouter, à mieux nous comprendre. Nous avons tous nos préjugés. Nous sommes diversifiés sur le plan culturel : la façon dont nous parlons, nous nous comportons et nous interagissons est différente. Permettez-moi de vous donner un exemple. Des amies à moi qui viennent toutes les deux des Caraïbes discutaient un jour. L’une vient de la Jamaïque, l’autre de Saint-Vincent. Cette dernière racontait une histoire, et l’autre lui disait « hush » (chut), ce qu’elle trouvait insultant sans le dire. Elle a découvert plus tard que, pour son amie jamaïcaine, « hush » ne signifie pas « arrête de parler », mais plutôt qu’elle comprend. Bref, pour favoriser la compréhension, il faut se parler.