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Insights Développer notre stratégie de développement durable au Pérou

Dans le cadre de notre campagne #GensDéterminésRésultatsDéterminants, cette semaine, nous avons rencontré Claudia Valencia Franke notre responsable de la stratégie de développement durable à Lima, Peru.

image de Claudia souriant

Parlez-nous un peu de vous et de ce que vous faites.

Je suis gestionnaire, Stratégie de développement durable à notre bureau de Lima, au Pérou. Ce nouveau poste, créé en juillet, vise à apporter une valeur ajoutée à nos projets et à nos services en nous permettant d’évaluer et de gérer les incidences et les risques environnementaux et sociaux. Notre équipe repère les occasions de contribuer aux objectifs de développement durable des Nations Unies et aux efforts de protection de notre planète et de ses habitants. 

Je me suis jointe à AtkinsRéalis en 2013 en tant que gestionnaire de projet, spécialiste principale en environnement et responsable des études sur la biodiversité. À ce titre, j’ai soutenu les études environnementales, les évaluations de répercussions et les initiatives de conservation de la biodiversité. Mon travail est principalement axé sur les clients du secteur minier, toujours dans le but de renforcer leur conscience et leur performance environnementales.

Comment votre travail contribue-t-il à réduire la pollution?

 La plupart de nos clients et de nos projets sont liés à l’industrie minière, et ses activités peuvent devenir une source importante de pollution si elles ne sont pas contrôlées. En raison de la mauvaise gestion des installations minières, certaines des substances les plus polluantes et nocives ont été déversées dans les rivières et les océans, ou sur le sol, et ont atteint des niveaux « catastrophiques ». Toutefois, nous savons aujourd’hui que le développement minier durable est possible.

Mon travail consiste à évaluer, en collaboration avec une équipe multidisciplinaire, les répercussions néfastes potentielles des projets sur l’environnement et les individus. Nous analysons les options, les technologies et les mesures que nous pouvons mettre en place pour prévenir ou réduire au minimum la pollution et toute autre conséquence négative. Si des effets résiduels demeurent dans l’environnement, nous cherchons des options pour les corriger ou restaurer la nature. Enfin, lorsqu’une des répercussions ne peuvent être évitées ou réduites au minimum ou l’environnement restauré, nous cherchons des options pour compenser les effets à un niveau acceptable selon le type de catastrophe. Il s’agit d’un processus de hiérarchie des mesures d’atténuation, et il est au cœur de nos activités. Notre objectif est de trouver la bonne stratégie pour que le bilan final de tous nos projets soit un scénario gagnant-gagnant, dans lequel y gagnent l’environnement et les individus et dans lequel un projet rentable est réalisé. Le but est d’atteindre des gains nets bien plus importants que les pertes inévitables.

Qu’est-ce qui vous a incité à vous intéresser activement à la réduction de la pollution sur le plan professionnel?

Je suis biologiste. Donc, très tôt, mon objectif dans la vie était de trouver des moyens de protéger et de préserver la biodiversité. Souvent, la pollution et les autres types de dommages environnementaux ne sont analysés que du point de vue d’un récepteur humain. Les gens ont tendance à oublier qu’il y a bon nombre d’autres récepteurs essentiels. Certains sont grands, d’autres sont assez petits, mais aucun d’entre eux n’a son mot à dire puisqu’ils n’ont pas de voix. Par exemple, la pollution lumineuse est souvent ignorée, car les personnes peuvent trouver refuge dans des maisons ou d’autres types d’abris. Elle peut cependant avoir un effet néfaste considérable sur les oiseaux migrateurs et d’autres types d’oiseaux, ainsi que sur les insectes qu’ils mangent. Dans le cas de la pollution des cours d’eau, les gens pensent souvent à la façon dont elle peut nuire à la qualité de l’eau potable, de l’eau d’irrigation ou même de l’eau à usage récréatif. Mais qu’en est-il de la vie aquatique? Les poissons sont souvent les seuls organismes pris en considération, simplement parce qu’ils représentent une source de nourriture. Dans la législation péruvienne, les recommandations visant à protéger la vie aquatique se trouvent dans la quatrième catégorie, et personne n’est tenu de s’y conformer pour la plupart des rivières.

C’est donc ce que j’ai fait pendant la majeure partie de ma carrière : évaluer la façon dont les projets pouvaient nuire aux espèces et aux écosystèmes de la flore et de la faune, et aider à prévenir ou à réduire au minimum les conséquences dévastatrices et à restaurer l’environnement ou à compenser les effets. Dernièrement, la portée de mon travail s’est élargie. Maintenant, je me concentre sur la recherche de stratégies favorisant le caractère écologique de nos projets et sur la gestion des effets nuisibles sur l’environnement et les personnes.

Quelles technologies ou tendances novatrices nous aideront à lutter contre la pollution?

Les technologies émergentes et novatrices d’aujourd’hui nous aident déjà à le faire. Elles continueront d’évoluer et de se transformer selon nos besoins, comme la nanotechnologie et l’ingénierie au niveau des atomes et des molécules. Par contre, si je devais nommer un seul « outil » qui, selon moi, a été et continuera d’être le plus utile dans la lutte contre la pollution et dans l’effort de sensibilisation de la population, je choisirais la responsabilisation publique numérique. En d’autres mots, c’est lorsque les entreprises rendent publique leur performance environnementale et sociale.

De nos jours, la plupart des entreprises – peu importe leur taille – produisent des rapports dans lesquels elles divulguent ce type d’information, généralement des rapports annuels sur le développement durable. De tels rapports décrivent la manière dont l’entreprise mesure les répercussions, comme son empreinte carbone, son empreinte eau et les autres enjeux environnementaux et sociaux. Le meilleur dans tout cela est que le rapport démontre ce que l’entreprise fait pour améliorer les tendances au fil du temps.

Il existe des façons plus officielles de le faire. Par exemple, l’organisation Global Reporting Initiative (GRI) a établi une norme internationale en matière de production de rapports sur le développement durable, afin d’aider les autres organisations à faire preuve de transparence et à assumer la responsabilité de leurs actions sur le plan environnemental, y compris les émissions, effluents, déchets, biodiversité, l’énergie et bien d’autres sujets très pertinents. En outre, puisque le principe général en jeu dans ces rapports est la transparence, n’importe qui peut y accéder et lire les mesures que prennent les entreprises pour s’attaquer aux conséquences néfastes. La transparence est un moteur clé dans les efforts d’amélioration. Plus une entreprise prendra de mesures, plus le rendement indiqué dans son rapport sera optimal et plus il sera probable qu’elle atteigne ou maintienne l’acceptabilité sociale de ses projets. Tout cela contribuera à renforcer la santé de notre planète. Il ne s’agit pas d’une solution à nos problèmes de pollution, mais je crois que c’est un moteur important pour changer les mentalités au sein de la société. Chacun est responsable de l’incidence de ses actions sur notre planète.

Dans votre vie personnelle, que faites-vous pour aider à réduire la pollution à la maison?

Je suis convaincue que n’importe qui peut participer à la lutte contre la pollution et que nous devons joindre le geste à la parole. Donc, si mon travail consiste à essayer de réduire les répercussions environnementales d’un projet, je dois en faire de même à la maison. Chez-moi, nous sommes de grands adeptes des trois R : réduire, réutiliser, recycler. Nous n’utilisons presque jamais de sacs en plastique pour nos achats. Dans mon sac à main, je garde en tout temps des sacs réutilisables. Je privilégie les aliments provenant de sources écologiques, bien qu’ils ne soient pas toujours faciles à trouver. Je fais aussi mes achats localement, dans des marchés plus petits, lorsque c’est possible. Tout le monde à la maison a sa propre bouteille d’eau. Nous n’utilisons jamais d’emballage en plastique pour nos aliments, mais plutôt des contenants en plastique ou en verre. De plus, presque tout à la maison est recyclé. Mes trois conteneurs de recyclage sont rarement vides à cause de la quantité folle de plastique et d’autres matériaux recyclables que nous y mettons. C’est troublant. Mon mari fabrique des briques écologiques à partir de bouteilles de boisson gazeuse en plastique. Il les remplit de plastique non recyclable, puis il en fait don. Enfin, nous avons remplacé notre détergent liquide ordinaire par une version écologique biodégradable. Nous retournons le contenant au vendeur lorsque nous en avons besoin d’un nouveau.

À cause de la pandémie, nous avons maintenant beaucoup d’articles non recyclables à la maison. Voici quelques-unes des autres mesures à envisager pour réduire au minimum la pollution ou les effets néfastes liés à la COVID-19. Au cas où les masques jetables ne seraient pas éliminés correctement, assurez-vous de toujours couper les attaches des vôtres pour éviter que les animaux terrestres et aquatiques ne souffrent. Si possible, utilisez des masques réutilisables. Achetez de grands contenants d’alcool ou de produits désinfectants et servez-vous de contenants réutilisables plus petits pour une utilisation quotidienne.

Selon vous, en quoi la prévention de la pollution est-elle bonne pour notre économie?

Je pense que la prévention de la pollution est la seule voie envisageable si nous voulons conserver une économie, point. Le Jour du dépassement mondial survient un peu plus tôt chaque année. Cette journée marque la date à laquelle la demande en matière de ressources et de services écologiques dépasse la capacité de régénération de la Terre au cours de cette année-là. En 2021, c’était le 29 juillet. Cela signifie que pour le reste de 2021, nous avons déjà dépassé le « budget écologique » de la Terre. Tous les gestionnaires conviendront qu’il n’est pas bon de dépasser un budget. Et la pollution empêche notre planète de régénérer ses ressources. Elle la rend malade. Lorsque vous êtes malade, pouvez-vous travailler au même rythme et aussi bien que lorsque vous êtes en santé? Moi, non. Et mon mari ne le peut certainement pas, lui non plus. Alors pourquoi nous attendons-nous à ce que la Terre le fasse? Si nous voulons une planète avec un climat propice à la vie et à l’économie, nous devons tous faire ce qui est en notre pouvoir pour prévenir, combattre et réduire la pollution.

L’utilisation de l’énergie verte ou renouvelable, comme celle de l’énergie éolienne, solaire et thermique, représente un excellent exemple d’une bonne solution contribuant à notre économie et à la santé de notre planète. De tels projets doivent être favorisés et menés de façon écologiquement viable. Si nous voulons que nos enfants et leurs propres enfants aient un endroit où s’épanouir, nous devons simplement prendre conscience de notre responsabilité collective sur le plan du développement durable et trouver un équilibre entre la croissance économique, la protection de l’environnement et le bien-être de la société.